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père, et le faire mettre à Bedlam ; il passe son temps à se promener dans l’aile du château qui est inhabitée et que vous devez toujours faire réparer, milord ; il paraît souvent avoir perdu l’esprit.

— Laissons Tom, interrompit lord Edgermond avec préoccupation, et revenons à cette désagréable affaire. La femme de James est morte, et, fort heureusement, elle n’a point ébruité sa situation ; elle a seulement prié le ministre qui lui a donné les secours de la religion de me recommander sa fille Amélie. J’ai jusqu’à ce moment différé de prendre un parti ; nous avons du monde au château, demain j’y donne une fête, que faire de cette jeune personne ? Mais il est plus impossible encore de la laisser dans la situation où elle est, seule avec cette vieille Nolly, et regrettant, dit-on, sa mère avec désespoir.

— Pauvre Amélie ! s’écria Marie, elle est seule, personne ne pleure sa mère avec elle ! Oh ! mon père, permettez-moi d’aller la trouver ; si vous le voulez, je resterai près d’elle quelques jours ; vous savez que j’aime peu les fêtes. »

Lionel pressa la main de sa sœur, et toute la famille, excepté miss Anabelle, parut touchée ; mais elle, elle secoua la tête avec ironie, et il fut facile de deviner à la rougeur plus prononcée de ses joues la contrariété qu’elle éprouvait.

« Vous verrez votre cousine, répondit lord Edger-