Page:Collectif - Le livre rose - 4.pdf/26

Cette page n’a pas encore été corrigée

senter à ma famille, j’ignorais quelles seraient les in tentions de lady Edgermond à son égard ; d’ailleurs, je ne croyais point convenable de mettre miss Delmar (c’est le nom que portait mon frère en France) sur un pied d’égalité entre nous. Je ne veux point l’abandonner entièrement ; l’humanité, la dernière prière de mon frère mourant m’y engagent ; mais je ne veux point, par la présence de sa fille, réveiller une ancienne histoire de débats de famille. Madame Delmar était fort malade quand sa fille me remit la lettre ; elle ne voulait pas quitter sa mère. Je lui promis de m’occuper d’elle, de prendre même un parti à son égard ; mais je ne la revis point : des affaires importantes, notre départ pour cette terre, le mariage d’Anabelle avec son cousin Edgar, celui que je projette pour vous, Lionel, m’ont entièrement occupé. Cependant, je ne voulais point perdre de vue miss Amélie Delmar, quand hier j’ai reçu la nouvelle que la femme de mon frère était morte depuis dix jours dans la chaumière de la vieille Nolly, la nourrice de James.

— Grand Dieu ! prononça Lionel, ma tante, ma cousine ont habité cette chaumière délabrée ! dans ce climat rigoureux, au nord de l’Angleterre !

— Nous y passons bien une partie de l’année ! s’écria miss Edgermond avec hauteur.

— Oui, mais toutes les jouissances, toutes les com-