dans la misère et périsse dans le désespoir. Je ne vous implore point pour sa mère, Williams, car, je ne le crains que trop, elle ne me survivra pas long-temps : ma compagne depuis vingt ans n’aura pas le courage de vivre sans moi, et je ne la plaindrais pas si elle n’était pas mère.
» Mais, je le sens, mon frère, il faut que je me presse, car mes forces s’épuisent ; écoutez-moi donc avec bonté, avec indulgence. Si ma femme en a la puissance, elle m’a promis de conduire sa fille en Angleterre, et ce sera mon enfant qui vous remettra cette lettre ; la recommandation, la prière d’un mourant, Williams, écoutez-la, mon frère ; car vous aussi, vous arriverez à ce moment suprême où une bonne action pèse fortement dans la balance à côté de nos fautes, et, si vous ne repoussez point mon enfant, Williams, vous serez béni de Dieu. »
— Où est ma cousine ? s’écria Lionel, ne pouvant se contenir davantage ; car, sans doute, mon père, vous l’avez accueillie ? »
Lord Edgermond jeta sur son fils un regard de mécontentement, et, repliant la lettre, il dit avec froideur :
« Une jeune fille m’a en effet remis cette lettre ; je l’aie reçue avec obligeance, et seulement parce qu’elle en était porteur. Je ne lui ai point proposé de la pré-