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mon père et d’entrer dans les ordres : ni prières, ni menaces ne purent le déterminer à se soumettre à une carrière qui lui déplaisait, et le dernier lien qui le retenait à la maison paternelle s’étant rompu par la mort de ma mère, il la quitta. Depuis il n’a jamais reparu en Angleterre. James se rendit en Italie, où il cultiva la peinture et y acquit, dit-on, un talent remarquable ; il fut ensuite se fixer en France, qu’il adopta tout-à-fait pour sa patrie ; il s’y est même marié.

— Et où est-il en ce moment, mon père ? interrompit Lionel avec empressement ; je serais fier et heureux de connaître un homme qui s’est assuré l’indépendance par son travail et ses talens.

— C’est un vœu que je ne vous aurais point laissé accomplir, Lionel, dit lord Edgermond ; car James fut un fils désobéissant et rebelle ; mais il n’est plus.

— Il n’est plus ! reprit Lionel ; est-il donc mort loin de sa patrie et sans que vous l’ayez revu ?

— Sans que je l’aie revu, mon fils.

— Et, du moins, était-il heureux ?

— C’est ce dont je ne me suis point informé. À l’époque de la mort de ma mère, il toucha ce qui lui revenait de ce côté ; ce qui n’était pas considérable, car lord Edgermond, mon père, avait fait un mariage d’inclination : du reste, James n’avait plus rien à attendre, car lord Edgermond l’a déshérité.