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corriger, les lui interdit toujours ; mais elle était si spirituelle et si jolie, son esprit réunissait à la fois tant de grâces et de sûreté, qu’elle désarmait la critique. Plus tard, mistriss Inchbald devint un auteur dramatique très-distingué ; elle composa successivement quinze pièces, qui furent toutes représentées au théâtre de Drury-Lane : ces pièces, sans être exemptes de défauts, sont remplies d’intérêt et de gaîté.

Ses travaux littéraires lui ayant donné assez d’occupation, elle s’y consacra exclusivement et quitta le théâtre.

M. Inchbald, depuis son mariage, avait toujours montré à sa femme une tendresse très-vive et une fidélité à toute épreuve dont elle lui témoignait une profonde reconnaissance ; mais son imagination vive et tendre rêvait peut-être un sentiment plus passionné, qu’elle me ressentait point pour son mari, et que ses vertus lui interdisaient d’éprouver pour un autre. Cependant, devenue veuve, elle resta fidèle à la mémoire de son époux, et, quoique fixée à Londres à cause de ses travaux littéraires, elle y vivait dans une profonde retraite.