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Cette nouvelle fit d’abord éprouver une joie d’enfant à Henriette ; mais déjà ses joies avaient cessé d’être imprévoyantes, déjà elles n’avaient plus cette durée qui tient à la croyance que rien ne les peut troubler. Henriette en vint à penser aussitôt que ce bal serait pour elle un sujet d’inquiétude et pour son mari un sujet d’humeur, aussi le premier espoir de plaisir de jouer le rôle de maîtresse de maison passé, elle se dit que ce n’était point au milieu du grand monde qu’elle trouverait le bonheur le plus vrai et qui lui convenait davantage ; puis, ferait-elle les honneurs de cette fête d’une manière qui satisferait son mari et son beau-père ? Ah ! elle le craignait bien : la peine passerait le plaisir, et elle en était si convaincue que sa jolie tête retomba abattue sur son sein, et que la crainte d’affliger son grand-père ne put la retenir ; elle fut le chercher pour lui confier toutes ses inquiétudes. Ne trouvant pas d’abord les paroles qui pouvaient encourager son Henriette, mais sentant que c’était un devoir pour lui de lui montrer cependant sa position sous un jour plus agréable, l’amiral essaya de lui dépeindre les plaisirs qui l’attendaient.

« Mais vous ne serez point à cette fête, mon père, et vous passerez votre soirée seul.

— Quand cela serait, mon enfant, je penserais que tu t’amuses ; et puis, tu t’échapperas bien pour venir me