Page:Collectif - Le livre rose - 4.pdf/145

Cette page n’a pas encore été corrigée

votre grand-père de ne point accréditer ce soupçon en ne dérangeant rien à ses projets. »

En achevant ces mots, sir Nellys sortit.

« Voilà notre promenade gâtée, dit l’amiral ; cependant il ne faut pas augmenter le mal en y attachant plus d’importance qu’il ne mérite. Mais je ne pourrai cacher mon ressentiment si tu continues de pleurer ainsi, Henriette.

— Je ne pleure plus, mon père, je ne pleure plus, s’écria la jeune femme en souriant au milieu de ses larmes ; Edouard est injuste, mais il m’aime, mon père, il m’aime, croyez-le, et je suis sûr que quel qu’un… »

Lord d’Estall entra. Il aperçut facilement un nuage sur la physionomie du vieillard, et surtout les yeux rouges d’Henriette ; mais ses regards expressifs interrogèrent seuls.

« Nous vous attendons depuis long-temps, dit l’amiral ; qui vous a donc retardé ?

— En venant ici, répondit lord d’Estall, j’ai traversé Hyde-Park, et lord Devereux m’y a retenu.

— Je vous croyais peu lié avec lui ? prononça le vieillard un peu sèchement.

— En effet, je le suis très-peu ; mais lord Devereux était dans ses jours de raillerie, et moi peu en humeur de les supporter. Je restais là pour trouver l’occasion