Page:Collectif - Le livre rose - 4.pdf/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

aller au-devant de lord Nellys. J’espère, Henriette, que vous rentrerez de bonne heure ?

— Je ne sortirai pas, si vous le désirez, mon ami.

— Pourquoi donc ? s’écria l’amiral ; ne pouvons-nous diriger notre promenade sur la route par où doit venir votre père, Edouard ?

— Je ne sais si cela serait convenable, monsieur l’amiral, répondit Edouard avec gravité ; vous devez être présenté à lord Nellys d’une manière plus cérémonieuse. D’ailleurs, je ne désire pas qu’il voie ma femme entourée de son cortége ordinaire, car, sans doute, lord d’Estall vous escortera, comme de coutume ?

— Lord d’Estall est mon fils d’adoption, sir Nellys ; c’est un brave et digne jeune homme, qui m’égaie et me rend des soins. Qui oserait, d’ailleurs, jeter le moindre blâme sur une intimité d’enfance que ma présence autorise ? Cependant, sir Nellys, si cette intimité vous déplaisait, je prierais lord d’Estall de ne point m’accompagner quand Henriette sera avec moi.

— Qui vous dit cela ? s’écria sir Nellys. J’entends les chevaux de votre jeune ami ; de grâce, qu’il n’ait pas le moindre soupçon de cette discussion de famille. Et vous, Henriette, veuillez sécher vos larmes, et songez surtout que je serais très-blessé si vous me faisiez passer pour un mari exigeant et jaloux. J’ose demander à