Page:Collectif - Le livre rose - 4.pdf/132

Cette page n’a pas encore été corrigée

mieux se donner le temps de faire quelques préparatifs ?

— Oh ! ce sera tout-à-fait une fête de famille, mon ami, car je veux même que notre petit Williams…

— Ne vaudrait-il pas mieux attendre qu’il fût plus grand ? interrompit sir Nellys.

— Oh ! non, non, je me promets trop de plaisir de cette petite fête. »

Quelque répugnance que sir Nellys éprouvât à voir sa femme recevoir du monde, parce qu’il trouvait qu’il lui manquait et l’aplomb et l’habitude nécessaires, il céda cependant ; mais il fit un choix parmi ses amis les plus intimes pour cette petite réunion.

Pourtant il accorda la permission que l’un d’eux lui demanda d’amener son frère, dans lequel sir Nellys reconnut un des dandys les plus à la mode et la terreur des maris, disait-on ; réputation qu’il devait, non-seulement à ses avantages personnels, mais plus encore à l’art avec lequel il savait jeter la louange et le ridicule.

Sa bouche, la plus belle du monde, ne s’ouvrait jamais que pour laisser échapper des paroles de moquerie ; un seul mot de lui suffisait pour ternir ou faire la réputation d’une femme. Toutes le redoutaient et toutes cependant voulaient le connaître. Aussi les jeunes amies de mistriss Nellys s’empressèrent-elles de faire mille coquetteries à lord Devereux ; Henriette seule éprouva de l’antipathie pour lui.