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Lord d’Estall ne se fit point presser, et il reprit bien tôt près d’Henriette son intimité d’autrefois. Au retour de sir Nellys, sa femme lui raconta avec sa naïveté et sa franchise accoutumées, l’assiduité et les soins que lord Charles rendait à son grand-père. Sir Nellys n’eut pas la pensée de s’en offenser, mais il fut au moment de conseiller à sa jeune compagne de ne pas montrer tant de familiarité à un homme aussi remarquable que lord d’Estall ; cependant il s’arrêta ; il craignit peut être d’apprendre à Henriette combien le monde était méchant, ou plutôt il ne voulut point lui montrer toute la défiance de son caractère.

Au bout de quelques jours, mistriss Nellys demanda à son mari la permission de donner une petite fête à son grand-père.

« Il a été cette fois encore plus dangereusement malade, lui dit-elle les yeux remplis de larmes, et je serai si heureuse qu’il voie notre joie de son rétablissement. J’inviterai quelques-unes de mes amies d’enfance, et surtout lord d’Estall, qui m’a tant aidée à soigner ce père chéri. Vous, Edouard, vous aurez plusieurs de vos amis : ce sont des merveilleux, je le sais ; mais tâchez pourtant qu’ils soient aussi gais, aussi aimables que lord d’Estall.

— Ce sera peut-être difficile, interrompit Edouard avec une nuance d’humeur ; mais ne vaudrait-il pas