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vre Henriette avait supporté seule une inquiétude, qui commençait à peine à perdre de sa violence, quand lord d’Estall se fit annoncer. — Il était absent depuis le mariage d’Henriette. — Tout souffrant que le vieillard fût encore, il voulut recevoir à l’instant son jeune ami. Henriette était auprès du lit de son grand-père. Lord d’Estall et elle reculèrent de surprise, car l’un et l’autre se trouvèrent bien changés : Charles était étrangement maigre et abattu, et Henriette, malgré sa fatigue et sa passagère pâleur, était devenue d’une beauté ravissante : sa taille s’était développée, ses yeux bleus avaient maintenant quelque chose d’incisif, de pénétrant qui leur donnaient un charme auquel il était difficile de résister.

« N’est-ce pas, dit le vieil amiral, resté seul avec lord d’Estall et qui avait aperçu l’admiration de son jeune ami, n’est-ce pas que mon Henriette est plus charmante encore qu’à ton départ ? Mais il ne faut pas trop le remarquer maintenant.

— Je m’en suis toujours aperçu, mon ami, dit lord Charles en soupirant, et à mon retour, la dernière fois, je venais vous demander votre petite-fille ; mais elle était promise à sir Nellys.

— C’est elle qui l’a voulu, reprit le vieillard ; j’ai dû la laisser marier : non pas que j’aie le moindre reproche à faire à Edouard, qui ne serait, je crois, qu’un peu