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mour, à la reconnaissance que lui inspiraient les tendres expressions de son amant, elle oubliait que leur force et leur gravité prouvaient l’importance qu’il y attachait, et ce ne fut qu’après avoir répété vingt fois qu’elle l’aimerait toujours, que jamais elle ne se permettrait la moindre imprudence qui pût lui déplaire, qu’Henriette passa à son doigt la précieuse émeraude qu’il lui envoyait ; elle n’eût peut-être pas regardé le reste de l’écrin si l’amiral ne le lui eût rappelé. Mais quand une fois elle eut tiré une à une ces brillantes bagatelles, elle ne se lassa plus de les essayer, et la nuit était déjà avancée quand elle permit à son vieux grand père d’aller se reposer.

« Heureux enfant ! dit l’amiral en cherchant à s’endormir, ah ! je crois que c’est une peine inutile que j’ai prise en lui parlant de prudence, elle en saura plus long que moi pour plaire et pour être aimée ; elle sera heureuse, mon enfant chérie ! » Et les lèvres du vieillard murmuraient encore ce doux espoir, que son noble esprit s’était endormi.

L’amiral se réveilla ayant perdu lui-même toutes les terreurs qu’il avait voulu inspirer à Henriette sur le caractère de son futur époux. Seulement, au moment de la signature du contrat, le grand-père, qui n’était point, comme sa petite-fille, fasciné par l’amour, remarqua parfaitement que sir Nellys fronça le sourcil quand