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— Edouard était à deux pas, et la tête du cheval de ma cousine touchait la croupe du mien.

— Cela est vrai ; mais l’exacte étiquette demandait que sir Nellys fût à coté de toi ; non qu’il soit jaloux, il te respecte trop, il sait assez combien tu l’aimes, et que tu l’as préféré à tout ; mais il est si rigide sur les convenances, il tient tant à l’opinion du monde, que cette remarque, quelque légère qu’elle soit, m’a fait encore plus trembler sur ton avenir.

— Je serai prudente, mon père, je serai prudente, répéta Henriette en pleurant toujours ; mais je crois que j’ai peur d’Edouard et que je ne l’aime plus. »

Dans ce moment, un valet entra et remit à l’amiral une lettre et un petit coffre.

« De sir Nellys, dit le vieillard en se redressant sur son fauteuil et en approchant une bougie. Ah ! il est Écoute, Henriette, écoute ; cette · lettre m’est adressée, mais, comme de raison, elle te concerne entièrement.


« Monsieur l’amiral,

» Je me suis présenté ce soir pour avoir l’honneur de vous voir et d’offrir mes hommages à miss Harrington ; je n’ai pas été reçu, et j’ai deviné qu’à la veille d’un jour si solennel vous aviez désiré rester seul avec votre enfant. Et moi aussi, milord, je me