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de jours après, il me remit ces deux papiers ; je devais porter l’un à Londres, à son chargé d’affaires, et remettre l’autre moi-même à l’adresse de sir James. Une personne qu’avait amenée le notaire, et moi, signâmes, comme témoins, ce testament que lord Edgermond me dit de garder toujours sur moi, jusqu’à l’instant où je pourrais partir pour la France. La crainte qu’il avait de son fils lui faisait redouter un éclat. La mort le surprit, et il ne put me dire que ces mots : Pars aussitôt que j’aurai fermé les yeux. » Cependant, à cet instant solennel, il recommanda son pauvre exilé à son fils ainé, et il en dit assez pour laisser supposer qu’il lui avait pardonné. Celui-ci évita de lui faire aucune promesse, et je remarquai qu’il ne me perdit point de vue. Le nouveau lord me chargea même de plusieurs affaires essentielles qui m’empêchèrent de m’éloigner une minute du château durant les obsèques : elles furent magnifiques. Cependant, le soir même, quand lord Edgermond fut de retour au château, je lui demandai la permission de m’éloigner pendant quelques jours. Je prétextai vouloir porter à Londres, à un de mes parens dans le commerce, le legs que m’avait laissé le vieux lord, et qui était connu de son fils. Lord Edgermond consentit ; je ne perdis point de temps, et avant que la matinée du lendemain fût avancée, j’étais en route sur un