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considérable pour le dédommager du temps où il avait été banni de la maison paternelle. Le testament était parfaitement en règle et signé de témoins ; une lettre du vieux Tom était jointe à cette pièce.

« Pardonnez-moi, chère miss, écrivait-il, pardonnez moi et priez pour moi, car je suis bien coupable. J’aimais sir James, votre père ; je l’aimais plus que personne au monde, et pourtant je n’ai pas eu le courage de mourir pour qu’il ne souffrît pas d’une cruelle injustice. Mais depuis l’instant où j’ai appris qu’il avait succombé si malheureux, j’ai éprouvé de cruels remords, et j’ai tant souffert, qu’il me semble que j’ai expié mon crime. Maintenant, je vais tout vous dire. Peu de temps avant que mon vieux maître tombât malade de la maladie dont il est mort, au lieu de me faire taire comme il faisait auparavant quand je parlais en faveur de son fils James, il aimait à s’entretenir avec moi des qualités et des grâces qui brillaient chez cet aimable jeune homme. Enfin, arriva le moment où il sentit le besoin de lui pardonner et de lui rendre justice. Mais comme il connaissait la violence de son fils aîné, il n’osa le faire publiquement et il me chargea de lui amener en secret un notaire. J’obéis avec joie : il lui dicta son testament, le testament que je vous envoie, et il en fit faire une copie, se sentant fort mal peu