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peu de calme, et eut recours à la prière, car elle avait appris au chevet de ses parens mourans que c’était là qu’on puisait du courage ; et tant de sensations réunies avaient tellement abattu le sien, qu’elle craignait de ne pas avoir la force de soutenir l’entrevue qui allait avoir lieu. Que lui dirait lord Edgermond à ce moment suprême, lord Edgermond, qui était le frère de son père et le père de Lionel qui lui était si cher ? Dans ce moment, et pour la première fois depuis qu’elle avait appris la fin du vieux Tom, elle songea au paquet qu’il lui avait remis en lui faisant promettre de ne l’ouvrir qu’après sa mort. L’instant était arrivé, elle portait toujours la lettre sur elle : il lui avait fait jurer de ne jamais s’en séparer. Amélie la regarda cependant long-temps sans oser l’ouvrir ; car, sans doute, là était une grande révélation qui influerait sur son avenir ; hélas ! peut-être aussi allait-elle apprendre un crime qui la condamnerait à mépriser lord Edgermond, le père de Lionel. Cette pensée était horrible et la faisait hésiter ; mais ne devait-elle rien à la mémoire de son père, ne devait-elle rien à sa propre destinée ? Elle ouvrit le paquet.

Il contenait le testament du feu lord Edgermond : il y revenait de la manière la plus précise sur les dispositions sévères qu’il avait montrées à son fils, et, en dehors sa légitime, il faisait à sir James même un legs