Page:Collectif - Le livre rose - 4.pdf/100

Cette page n’a pas encore été corrigée

prit Lionel ; malgré moi, je confierai à mon père ce qui vient d’avoir lieu. Mais avant de nous séparer de nouveau, laissez-moi vous dire…

— Ah ! quittons cette odieuse maison ! dit-t-elle avec terreur, vous ne pouvez concevoir l’horreur qu’elle m’inspire ! »

Et sans vouloir en écouter davantage, miss Delmar s’élança sur la grande route ; Lionel la rejoignit bien tôt ; mais ils marchèrent assez long-temps sans trouver de voitures de place ; enfin il s’en présenta une, et Amélie donna ordre au cocher de faire le plus de diligence possible.

« Cruelle ! dit Lionel en se plaçant près d’elle, m’enviez-vous donc ce doux moment de bonheur ? daignez au moins m’entendre.

— Vous voyez quelle est ma situation, mon cousin, reprit Amélie en pleurant de nouveau, voulez-vous la rendre plus affreuse en me parlant d’un sentiment dont les suites seraient si funestes ? Hélas ! que va dire lord Edgermond en nous voyant revenir ensemble, ah ! que je prévois de chagrins et d’humiliations !

— Eh bien, soyez ma femme : qui osera alors vous tourmenter ? mais hélas ! je le vois, vous me haïssez.

— Injuste Lionel ; mon Dieu ! que je devienne riche et honorée, vous verrez si un autre…

— Ce mot me rend du courage, interrompit Lionel