Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« — Son nom ? demanda le comte avec vivacité.

« — Marianne l’Estrange. »


Or, voici ce qu’il advint au château du comte Adhémar. La salle du festin fut soudainement étincelante d’illuminations, et, autour d’une table somptueusement servie, vinrent s’asseoir les plus illustres parens du comte, et l’élite de ses amis. Le repas fut splendide. Au dessert, le plus proche parent du comte demanda une coupe d’or. La coupe fut apportée. Il la remplit jusqu’aux bords, et, s’inclinant devant le comte et la jeune fille placée à ses côtés, il porta le toast suivant :

« À la santé du comte Adhémar de M*** et de sa belle fiancée ! »

La salle retentit du choc des verres et des acclamations des convives.

Ce jour était le lendemain même où la cour avait rendu son arrêt d’absolution, et ce jour-là même le nom d’une autre Marianne, encore plus belle que la première, fut greffé sur l’arbre généalogique de la famille du comte Adhémar de M***.


Mlle Gabrielle Allan-Dorval.