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pression du plus profond mépris parut à l’instant sur ses lèvres.

« — Cette malle est à moi, répéta-t-elle, mais la main qui y a mis ce bijou n’est pas la mienne.

« — Insolente ! s’écria la marquise, votre assurance même est une preuve de votre culpabilité ; vous étiez préparée à cette découverte, et à la braver : pour cette fois, vous échapperez au châtiment. Vous êtes libre de quitter mon service, je ne veux pas vous faire poursuivre, voici vos gages ! Sortez !

« — Non, madame ! dit la jeune fille, je ne prendrai ni votre argent, ni ne profiterai de votre clémence ; je suis prête à prendre place là où il faut que tôt ou tard les crimes s’expient ! Bien que ce ne soit pas toujours le coupable qui l’occupe, cette place, j’en veux faire l’essai, et nous verrons si un sage et bon juge trouvera moyen de reconnaître la vérité ! J’avoue que, pour moi, tout ceci est inexplicable, et s’il faut que je subisse la peine d’un crime que je n’ai point commis, la punition, quelle qu’elle soit, sera peu de chose en comparaison de la faute. »

Adhémar jeta les yeux sur la marquise, dont les regards rencontrèrent les siens ; madame d’Erneville les porta vivement ailleurs. Le comte examina l’autre suivante qui roulait et déroulait tour-à-tour un ruban, et continuait cette occupation avec une viva-