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partement, trouvant Marianne debout et prête à la servir.

La toilette de madame d’Erneville fut bientôt faite. Cela lui coûtait peu de peine, grâce à la dextérité et au bon goût de Marianne, mais à présent moins que jamais ; car la marquise était pensive et absorbée, comme si elle eût été entièrement indifférente à cette opération ; mais sa figure était rouge, et une sorte de langueur se peignait sur tous ses traits. Elle sonna ; un jockei entra, elle demanda un verre d’eau. Elle avait des souliers blancs à mettre ; une de ses femmes les apporta et s’occupa de ce soin, et Marianne fut renvoyée pour un moment. La marquise jeta un coup d’œil sur un écrin qui était ouvert sur sa toilette, pendant que la suivante était agenouillée pour la chausser. Sa respiration devint embarrassée. Le page rentra apportant le verre d’eau : elle le but précipitamment, et en s’écriant : « Dépêchez-vous, » elle quitta la chambre en toute hâte.

Pendant ce temps, le comte Adhémar faisait des conjectures. Le silence que Marianne avait gardé quand il lui avait déclaré sa passion pour elle était un mystère qu’il ne pouvait éclaircir. Doutait-elle de sa sincérité ? pensait-elle qu’elle ne pouvait l’aimer ? ou bien ses affections étaient-elles engagées à un autre ? Il se fit ces mêmes questions un million de fois, et ne put dor-