Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/42

Cette page n’a pas encore été corrigée

que cette fille regarda avec curiosité la figure de la belle parleuse. La marquise en même temps attachait ses regards sur elle.

« — Eh bien ! s’écria madame d’Erneville.

« — Aimeriez-vous qu’on vous fournît une occasion ? demanda la suivante. »

« — Oui, » répliqua la marquise avec un air de soupçon et une pause ; puis elle quitta brusquement la chambre. Elle courut Paris toute l’après-dinée ; sa voiture s’arrêta plus de cent fois pour recevoir les complimens des petits-maîtres, et échanger les félicitations des jolies femmes qui avaient assisté à sa soi rée. Elle était vive et animée, parlait de mille choses ; mais son esprit n’était occupé que de Marianne et du comte Adhémar.

Ce jour là, madame d’Erneville était invitée à une soirée. En rentrant pour faire sa toilette, elle vit l’une de ses femmes (celle qui avait remplacé Marianne le matin) arrêtée en dehors de la porte du cabinet ; un regard, un signe de précaution lui fit entendre qu’il fallait s’arrêter ou marcher doucement. Il y eut une pause à la porte ; un chuchottement, un regard de satisfaction et de recherche, un chuchottement encore, auquel on répondit par un sourire, quoique le front de la personne qui souriait ne fût rien moins que serein, et la marquise entra seule dans son ap-