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arbres ; et qu’enfin elle avait été témoin, par ses yeux et ses oreilles, de tout ce qui s’était passé, depuis le moment où Marianne, évanouie, était tombée dans les bras du comte, jusqu’à celui de sa fuite précipitée du bosquet.

Madame d’Erneville ne dit pas un seul mot pendant le long récit de sa suivante, et garda le silence encore quelques momens après. Puis, arrachant de ses doigts tous ses anneaux, elle regarda fixement le dernier pendant quelque temps. « Le comte Adhémar offrir sa main à Marianne ! s’écria-t-elle. Ah ! je ne croirai à la vérité de cette nouvelle, que lorsque cette fille me l’aura confirmé de sa propre bouche. » Marianne tressaillit lorsqu’elle vit la marquise entrer dans sa chambre.

« — Restez couchée, Mademoiselle, lui dit-elle en jetant un regard d’humeur sur le cou à moitié découvert de sa suivante déconcertée, demeurez, et dites moi sincèrement ce qui s’est passé hier soir, au jardin, entre vous et M. le comte Adhémar. » Marianne lui dit toute la vérité, et confirma ainsi tout ce que l’autre suivante avait rapporté.

« — Et croyez-vous à l’amour du comte ? L’aimez vous ? L’épouserez-vous ? »

Telles furent les interrogations successives que la marquise adressa précipitamment à Marianne.