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m’accepteriez-vous, si je vous offrais ma fortune et « ma main ? »

Marianne ne répondit pas. L’un et l’autre restèrent silencieux.

« — Marianne, avez-vous jamais aimé ? »

La jeune fille se tut encore.

« Si votre cœur est libre ! si vous ne l’avez point donné à un autre, oh ! je vous supplie de m’en faire don, à moi, comme à celui qui vous aime d’un chaste amour, et qui veut être votre époux. Marianne ! Marianne ! pourrai-je espérer de l’obtenir ? » La jeune fille resta silencieuse.

« — Marianne, continua le noble jeune homme en soupirant, et passant à la dérobée son bras autour de sa taille et l’attirant doucement vers lui : Je vous aime ! Voulez-vous recevoir mon amour ? Voyez ! je suis à vos pieds ? Voulez-vous être ma femme ? »

« — Marianne ! Marianne ! » crièrent en même temps plusieurs voix qui partirent du jardin. Elle fut effrayée, quitta vivement le comte, mais pas assez vite pour que celui-ci n’eût pas le temps d’imprimer un baiser sur sa main, et, d’un pas léger, elle disparut de l’allée.

Le comte Adhémar et le duc de R… se battirent le lendemain matin ; un coup, que ce dernier reçut dans la poitrine, mit fin à l’affaire.

Les bruits de ce duel se répandirent bientôt dans