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Servière, oui, oui, docteur, j’y veillerai, je vous réponds qu’aucun soin ne sera négligé. Mais, comment se fait-il que M. de Sernan… ?

« — S’il n’était pas venu me chercher si promptement, répondit le docteur, peut-être madame n’existerait plus maintenant. Mais il faut, à l’instant même, une garde expérimentée ; il faut que la malade n’entende pas le plus léger bruit, ne prononce pas une parole. Je reviendrai toutes les trois heures, tant que le danger durera ; mais je crains… »

Ernest s’approcha et interrogea encore le docteur d’une voix tremblante. Le médecin répéta ce qu’il avait dit, puis il sortit. M. de Sernan ne pouvait se décider à quitter cette chambre ; il lui semblait que c’était abandonner Emma à un danger plus pressant encore ; il lui semblait que le sentiment qu’il éprouvait devait la garantir de la mort. Il ne répondait même pas à madame de Servière qui, pour la seconde fois, lui demandait comment il avait été instruit du danger d’Emma. La femme de chambre raconta enfin comment cela s’était passé.

« Je vais vous envoyer quelqu’un pour vous aider, dit alors madame de Servière ; au moindre accident vous me ferez avertir. ».

Elle s’approcha du lit ; Emma avait les yeux fermés, sa pâleur était effrayante.