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l’avoir affectée ; elle n’avait autour d’elle ni parens, ni amis ; son beau-père était, depuis long-temps, retourné à La Rochelle ; elle luttait seule contre une maladie cruelle. Peut-être le retard de quelque se cours pouvait-il exposer sa vie ?

Cette crainte décida Ernest ; il sortit doucement de chez lui, descendit, et se plaça en face des fenêtres d’Emma. La faible lueur d’une lampe y brillait à peine, inquiet cependant, il allait réveiller quelque domestique de la maison, quand il vit la femme de chambre de madame de Verneuil traverser la cour avec rapidité ; elle allait faire lever le concierge pour l’envoyer chez le médecin ; madame de Verneuil était dans le plus grand danger.

« — Je n’ose faire avertir madame de Servière, disait la pauvre fille en pleurant, on dit qu’elle a été malade une partie de la nuit.

« — Retournez vers votre maîtresse, s’écria Ernest ; je cours moi-même chercher le médecin. »

Il s’élança dans la rue ; en moins d’un quart-d’heure il revint avec le docteur. Celui-ci pénétra dans la chambre de madame de Verneuil et laissa la porte entr’ouverte ; au bout de quelques momens Ernest entendit ces paroles effrayantes :

« — Réveillez madame de Servière, elle se meurt.

« — Elle se meurt ! répéta Ernest en poussant vive-