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Arthur marcha à grands pas dans la chambre. Il s’arrêta devant sa femme qui pleurait, et dit en levant les bras vers le ciel : « Qu’il voie au moins que vous l’avez pleuré, Henriette, et qu’il me pardonne tout le malheur involontaire que je lui ai causé !

« — Oui, Arthur, je pleure, et à quoi bon cacher mes larmes ? Je pleure celui qui vous a sauvé la vie, celui qui est mort en vous défendant. »

Elle mit la croix dans sa robe, et passa les bras autour du cou de son mari, en ajoutant : Cette croix ne me quittera plus, je vous le promets. Pour le monde, elle me viendra d’un frère inconnu mort bien loin quand j’étais bien enfant ; pour vous, elle me viendra de votre ami ; pour moi, elle me viendra de vous.