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pendant la vanité d’Adhémar avait été flattée, et plus d’une fois il avait été sur le point de lui offrir sa main ; mais un doute sur la sincérité réelle de cette femme, et peut-être le besoin de bien réfléchir sur la nature de ses propres sentimens, lui avaient fait différer une démarche positive. Il était venu, cependant, avec l’intention de la faire le jour où il vit Marianne pour la première fois ; mais cette fois, ce fut l’aspect de la belle jeune fille, dont il n’eût pas deviné certainement l’humble condition, qui l’empêcha d’accomplir son dessein. Il était entré ce soir là avant l’heure accoutumée, et avait pris un siége pour débattre en lui-même cette importante question. Se mariera-t-il ? ne se mariera-t-il pas ? Il fut surpris de ce qu’il lui était impossible de penser à autre chose qu’à la céleste figure et au maintien noble de Marianne. Que pouvait-il donc faire ? Cette belle figure était toujours devant ses yeux ! La marquise a-t-elle quelque ressemblance avec elle ? se demandait tout bas Adhémar. — Je déciderai cela dans un moment ; et, dès ce moment, la question fut décidée ! Jamais la marquise ne deviendra sa femme.

D’autres incidens le convainquirent que jamais il n’avait fait une vive impression sur son cœur ; il apprit en outre, grâce aux soins officieux de certaines personnes qui aiment à s’occuper des affaires des autres comme si c’étaient les leurs, que madame