Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le vieillard essuya une larme, sourit, et se pencha vers le front d’Henriette, qu’il baisa.

« Or donc, ma chère, votre mère n’avait plus qu’une semaine à s’appeler miss Glennaker, comme vous n’avez plus qu’un jour à vous nommer miss Weyland, lorsqu’on annonça à Londres un fort beau bal chez un haut personnage. J’ai tout-à-fait oublié son nom, au surplus je pense que cela doit vous être parfaitement égal. C’était en été, et nous passions les six mois qu’on est convenu d’appeler la belle saison en Angleterre, dans ce château, qui était alors moins vieux et moins délabré qu’aujourd’hui, et dont ma mère et ma sœur faisait les honneurs avec la grâce dont vous avez hérité. Lord Henri Weyland était notre voisin de campagne. Je vous ai souvent montré à une lieue d’ici sur la route de Londres la maison qui lui a appartenu et le jardin qu’il aimait à cultiver lui-même. Ses roses entre autres avaient une réputation fort étendue et justement méritée. D’après cela, vous imaginez bien que les bouquets arrivaient en foule à Glennaker, et que les jours de bal surtout, ils étaient remarquables par leur fraîcheur et par leur élégance. Ma sœur attendait donc avec impatience celui qui, dans sa pensée, devait surpasser tous les autres, car l’occasion était belle, et le jeune amoureux courait toujours au-devant de tout ce qui pouvait plaire à sa jolie future. Mais, chose