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LAUSANNE À TRAVERS LES ÂGES

Benjamin de Saussure, resta en fonctions jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi helvétique[1] du 15 février 1799 sur l’organisation des municipalités. Cette loi prescrivait, d’une part, l’établissement de municipalités ayant à leur tête des présidents, pour l’administration de la police, de la voirie, des écoles, et de l’autre, des chambres de régie, chargées du soin des biens communaux et de l’assistance des bourgeois. La municipalité de Lausanne fut composée de onze membres. Son président fut Jean-Antoine Oboussier, qui eut pour successeurs, en mai 1800 Duval de la Poterie et en juin 1801 Marc-Antoine Cazenove d’Arlens, ancien colonel au service de France, fils de Mme Blaquières, dont il a été fait mention plus haut (page 49), et petit-fils de l’historien Rapin-Thoyras. La régie eut pour président Victor Secretan.

Ce système, qui a subsisté dans d’autres cantons, ne dura que quatre ans à Lausanne. La loi cantonale du 18 juin 1803, rendue en vertu de l’Acte de médiation, supprima les chambres de régie. Le président de la municipalité reçut le titre de syndic ; le nombre des municipaux fut porté à dix-neuf ; ils étaient choisis par l’assemblée générale de commune entre les citoyens âgés de trente ans et propriétaires ou usufruitiers d’un immeuble de la valeur de 500 francs ou d’une créance hypothécaire de même valeur. Les élections se faisaient, par série, de deux en deux ans. Le premier syndic de Lausanne fut Samuel-Jacques Hollard ; il conserva ses fonctions jusqu’en 1815. Il fut remplacé par Charles Secretan-Bournet auquel succéda, en 1842, Édouard Dapples.

En 1803, l’organisation de la municipalité comportait quatre dicastères, à savoir : la section de police, la section économique, celle des pauvres et celle des forêts. Les écoles, qui jouaient un moins grand rôle qu’aujourd’hui, allaient avec la police. Les principaux fonctionnaires communaux étaient : le Boursier, le Receveur, le Haut Forestier, le Maisonneur de ville, le Secrétaire de la municipalité, le Secrétaire de la section économique, l’Inspecteur des chemins, l’Inspecteur de police, le Commandant de la garde de jour et de nuit et de la garde bourgeoise. Quelques-uns de ces emplois pouvaient être remplis par des municipaux (boursier, haut forestier, secrétaire de la section économique, inspecteur des chemins, receveur des pauvres, maisonneur). Le service de la municipalité était fait par trois « sergents » (huissiers).

En 1813, le nombre des quartiers, qui était de huit, fut porté à seize. La municipalité créa une place de secrétaire du bureau de police. En 1816 fut créé le poste d’inspecteur des boucheries.

La constitution cantonale du 4 août 1814 ayant prévu l’établissement de conseils communaux, la loi du 2 juin 1815 les créa ; elle mit dans leur compétence la nomination des municipalités. Le nombre des membres de la municipalité de Lausanne resta fixé à dix-sept, nommés pour douze ans ; tous les quatre ans, un

    préfet national à une époque très agitée. Il eut à essuyer les insolences de Bonaparte, lors de son passage à Lausanne en 1800 ; il se rendit impopulaire par les mesures qu’il prit pour réprimer l’anarchie. De Polier-Vernand était un fervent adepte des doctrines mystiques ; c’était le frère de Mme de Montolieu, l’auteur des Châteaux suisses.

  1. Adoptée par le Grand Conseil helvétique le 5 novembre 1798 et par le Sénat le 15 février 1799.