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LA SOCIÉTÉ LAUSANNOISE. SÉJOURS DE VOLTAIRE ET DE GIBBON

d’avoir manqué à son serment d’officier. On peut répondre à cela que les premiers coupables étaient LL. EE., qui avaient manqué aux promesses faites, à réitérées fois, au peuple vaudois.


Porte des anciennes archives de l’Hôtel de ville.

Quoique manquée, la tentative de Davel produisit d’heureux effets. L’avoyer Christophe Steiger[1] reconnut le bien-fondé des critiques adressées par le major Davel au gouvernement bernois ; LL. EE. en tinrent compte dans une certaine mesure. Des remontrances furent adressées à certains baillis ; le gouvernement renonça à exiger des ecclésiastiques l’adhésion au formulaire théologique dont il a été question plus haut.


XII

La société lausannoise. — Séjours de Voltaire et de Gibbon. — Le Dr Tissot.

Le pays de Vaud n’offrait que peu d’occasions aux citadins de se faire des situations : toutes les fonctions importantes et rémunératrices étaient réservées aux bourgeois de Berne ; le commerce et l’industrie étaient nuls ; l’agriculture, dans le marasme.
Poêle de la salle du Conseil communal (1749).
Deux genres de carrière seulement étaient ouverts aux Vaudois désireux de demeurer au pays : l’état ecclésiastique et l’enseignement. Ceux qui avaient de l’ambition s’expatriaient, les uns pour se lancer dans des entreprises financières, où plusieurs ont fait fortune ; les autres, pour conquérir des grades dans les armées étrangères. Tels furent, pour ne parler que des généraux : David de Saussure, David de Crousaz, Georges de Polier, Samuel et Victor de Constant, David Grenier en Hollande, Albert de Treytorrens en Suède, E.-F.-L. de Loys de Middes, J.-F. de Polier, et David de Constant en France, David de Crousaz en Sardaigne, F.-N. de Crousaz, Fr.-Fr. de Treytorrens au service d’Espagne et Paul-Ph. de Polier au service de la compagnie anglaise des Indes orientales, Warnéry en Pologne et bien d’autres.

Ces officiers venaient, le plus souvent, prendre

  1. Voir un article intitulé : Le major Davel et l’avoyer Steiger, que nous avons publié dans la Gazette de Lausanne des 20 et 21 septembre 1889 et que M. A. Levinson a reproduit dans son étude intitulée : Le major Davel, sa vie et sa mort, Lausanne 1876, Benda éditeur, page 122.