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le vaste horizon, la nature lui apparaît telle qu’elle était dans les anciens âges, désolée, inanimée, mais grandiose, sublime, exempte des transformations que la main de l’homme lui a fait subir ailleurs ; une impression, religieuse pour les uns, panthéiste pour d’autres, se dégage de ce spectacle. Lorsque le touriste redescend dans la plaine, il observe le labeur soutenu du campagnard, et l’activité fébrile du citadin ; il contemple les travaux gigantesques accomplis par la société humaine : les ponts jetés sur les abîmes, les tunnels traversant les chaînes de montagnes, les aqueducs transportant de l’eau à de grandes distances, les forces hydrauliques maîtrisées, transformées en énergie électrique, mises à la disposition des habitants de nos plus modestes villages. De ce contraste, il devra conclure que l’homme n’est pas simplement le jouet de la destinée, comme on le dit parfois, mais qu’il peut au contraire, dans une certaine mesure, asservir à ses fins la nature.

B. van MUYDEN.


Pont Chauderon-Montbenon. Tête sud.