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etc., qui par leur esprit, leur verve et leur savoir ont fait passer des heures charmantes aux intellectuels lausannois.

En 1901 a été inauguré, sur la place Bel-Air, un Kursaal qui tient à la fois du music-hall et du théâtre variétés ; on pouvait craindre au début qu’il fît tort au Théâtre ; mais ce dernier a très bien supporté cette concurrence.


IV


Les cercles, les journaux, les sociétés de développement, les cafés.

Il existe à Lausanne plusieurs cercles. Le plus ancien est celui de l’Arc[1] Il occupe, à l’entrée de la promenade de Montbenon, un pavillon avec une terrasse ombragée de beaux tilleuls et jouissant d’une vue très étendue sur le lac. C’est le rendez-vous des avocats, des médecins, des banquiers, des hommes de lettres, des journalistes, des magistrats, etc. Le Cercle littéraire a acquis en 1819, sur la place Saint-François, l’immeuble où se trouve le Bazar vaudois ; on y rencontrait naguère les anciens officiers au service de France et de Naples, aujourd’hui c’est l’élément professeur qui y domine. Le Cercle de Beau-Séjour possède l’ancienne villa Steiner où Bonaparte fut reçu en 1800, lors de son passage à Lausanne. Ce cercle est celui où vont, de préférence, les négociants. Les Jeunes commerçants ont aussi le leur, rue Centrale n° 1. L’Union chrétienne a des salles de lecture et une salle de gymnastique, qui sont sa propriété, au Pré du Marché. Le Cercle anglais, à l’avenue d’Ouchy, a une petite salle de spectacles. Vient ensuite le Cercle démocratique, à la rue Chaucrau, enfin la Maison du peuple qui appartient à un philanthrope, M. Antoine Suter-Ruffy : c’est le rendez-vous, non seulement des ouvriers, mais de nombreux Lausannois de toutes les classes de la population. Il s’y donne chaque hiver des conférences et des concerts populaires très fréquentés ; les professeurs et les virtuoses du pays s’y font entendre ; les apôtres du socialisme : les Lauquex, les Bertoni, les van der Weld, les Sébastien Laure, les Naine, les Sigg y ont exposé leurs théories.

Il y a à Lausanne deux loges maçonniques : 1° Espérance et Cordialité, fondée en 1821. Ses réunions ont lieu dans un bâtiment qu’elle possède sur la place de la Cathédrale. 2° La loge Liberté, fondée en 1871, est propriétaire d’un immeuble sis à la rue de la Caroline. Les deux loges réunies comptent environ trois cents membres.

Dans les vingt-cinq imprimeries de Lausanne se publient environ soixante-dix journaux et revues. Nous ne mentionnerons que les plus importants. La doyenne de la presse lausannoise est la Feuille d’avis, fondée en 1762. Simple feuille d’annonces au début, elle se mit à publier le compte rendu des séances du Conseil communal, puis des variétés et enfin, une fois parvenue à l’âge de cent

  1. Ce cercle, connu sous le nom d'« Abbaye de l’Arc », est fort ancien. Il remonte à l’année 1691. Le pavillon date de 1814. Voir la notice que lui a consacrée en 1849 M. Adrien de Constant. Lausanne, imp. Bonamici & Cie.