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Suisses romands qui paraissaient jadis réfractaires à ce genre d’art sont entrés résolument dans la lice aujourd’hui, et c’est avec un vif plaisir que l’on a vu tout récemment les chanteurs vaudois remporter de brillants succès et figurer au premier rang au concours fédéral de Zurich. Ces sociétés sont nombreuses ; bornons-nous à citer : le Frohsinn, l’Union chorale, l’Orphéon, le Chœur d’hommes, le Chœur mixte lausannois, fondé pour l’exécution avec orchestre des grandes œuvres des maîtres, les sociétés de Chant sacré, l’Union instrumentale, l’Harmonie lausannoise, l’Orchestre symphonique, le Corps de musique de la ville, la Chorale des pompiers, la Castillane, la Choralia, etc.

Chapelle des Terreaux (1890).

Les grandes exécutions musicales représentent des efforts énormes, des sacrifices de temps considérables et une discipline très sévère. Les sociétés qui les entreprennent méritent d’être encouragées ; quelques-unes reçoivent-elles des subsides communaux.

Les jeunes gens qui s’enrôlent sous leurs bannières y trouvent l’occasion de développer les meilleurs côtés de leur nature ; le temps consacré à l’art est autant d’arraché aux dissipations qui assaillent la jeunesse. C’est en proposant à un peuple des buts supérieurs, bien plus que par des mesures coercitives, que l’on fait progresser la moralité publique.

Lausanne, étant avant tout une ville d’études et d’éducation, doit faire des sacrifices pour développer l’art musical ; il y a un intérêt vital à ce qu’elle possède un Orchestre symphonique capable de donner des concerts classiques. La construction d’une « Tonhalle » depuis longtemps demandée, est indispensable si l’on veut que les virtuoses de marque s’arrêtent à Lausanne. Il faut, pour cela, une grande salle qui soit autre chose qu’une salle de spectacles et indépendante du théâtre, les soirées musicales ne pouvant pas être subordonnées