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trielle et commerciale prit rapidement une grande extension, étudia toutes les questions économiques, fit de nombreux rapports, élabora plusieurs projets de loi, fonda plusieurs institutions, entre autres : l’Union vaudoise du crédit, la Caisse d’épargne et de crédit pour les ouvriers, la Société des jeunes commerçants, la Société d’assurance mutuelle vaudoise contre les accidents ; elle créa, en 1898, l’Union vaudoise du commerce et de l’industrie. Cette Union permit de grouper d’autres sociétés similaires existant dans le canton. Elle compte aujourd’hui onze sections. L’Union a, à sa tête, une Chambre de Commerce, dont le siège est à Lausanne, avec un secrétariat permanent analogue à ceux qui fonctionnent depuis plusieurs années à Zurich, Bâle, Genève, etc. Cette institution a permis de créer un lien solide entre les sociétés industrielles et commerciales du canton, de coordonner leur action et de réaliser, en un mot, le vieil adage : « L’union fait la force. »

La Société des jeunes commerçants a été fondée en 1873. Dans l’esprit de ses fondateurs, elle était destinée à stimuler l’activité des jeunes employés de commerce et d’administration. Elle n’a jamais dévié de cette ligne de conduite ; aussi a-t-elle pris un très grand développement : elle compte aujourd’hui plus de 800 sociétaires. Elle a pour but le développement intellectuel de ses membres dans toutes les branches de la carrière commerciale et l’étude de questions concernant la situation de l’employé et de l’apprenti de commerce ; elle organise des cours commerciaux qui réunissent un grand nombre d’élèves.

Citons encore au nombre des sociétés s’occupant des intérêts généraux du commerce : l’Association des commerçants lausannois, fondée en 1891, qui a pour but de faire respecter la bonne foi commerciale et de lutter contre la concurrence déloyale. Cette Société déploie une grande activité, qui s’est manifestée dernièrement, par la création d’un service d’escompte pour favoriser la vente au comptant. Elle groupe déjà plus de 280 maisons et 8000 consommateurs. L’avenir est plein de promesses. Lausanne, sans doute, ne deviendra jamais une cité industrielle, c’est plutôt vers le commerce que doivent tendre ses efforts ; on peut déjà entrevoir, à cet égard, des perspectives encourageantes. Au premier plan nous plaçons la question de l’établissement d’une gare aux marchandises dans la vallée du Flon. L’autorité municipale travaille activement à résoudre ce problème.

Une gare aux marchandises dans la vallée du Flon, c’est-à-dire presque au centre de la ville, sera pour les négociants un élément nouveau et important de prospérité. Une ligne, à traction électrique probablement, reliera la vallée du Flon à la gare de Renens. Les commerçants et industriels trouveront tout le long de cette voie des emplacements peu coûteux pour l’installation de leurs dépôts et magasins. De plus, l’emplacement sera suffisamment vaste pour que Lausanne n’ait plus rien à envier, sous ce rapport, à Genève, Bâle ou Lucerne.

Il a fallu la perspective de l’ouverture du tunnel du Simplon pour donner à Lausanne cette impulsion qui se manifeste dans tous les domaines. On peut prévoir, en effet, que le commerce de transit va se développer beaucoup, non