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Ce dernier établissement, qui rend de très grands services à la population ouvrière, était primitivement, en 1854, sur l’emplacement occupé par le Palais de Rumine, et il a été transféré à la rue de l’Industrie en 1893. Il comprend un lavoir, des chambres de bains, des douches et une piscine longue de 15 mètres, large de 9 mètres, d’une profondeur variant de 1 mètre à 2m60, contenant 200 000 litres d’eau maintenue à 270 et renouvelée fréquemment. Les élèves des écoles publiques et de quelques pensionnats y prennent chaque hiver des leçons de natation. Près de la buanderie l’administration communale a établi une étuve à désinfecter où l’on nettoie la literie et les effets des personnes ayant eu des maladies contagieuses. Ce service est fait d’office, par une équipe, munie de deux fourgons, l’un pour chercher les objets à désinfecter, l’autre pour les reporter à domicile ; il est gratuit pour ceux qui ne sont pas en mesure de le payer.

Le traitement des malades exige une préparation spéciale ; c’est dans ce but qu’a été établie, il y a une soixantaine d’années, l’Institution des diaconesses de Saint-Loup, qui fournit l’hôpital cantonal et plusieurs autres cliniques d’infirmières capables. Les sœurs de Saint-Loup restent attachées à la maison mère qui les envoie où elle le juge utile, et les reçoit quand elles tombent malades ou que l’âge ou les infirmités ne leur permettent plus de continuer leur travail. Cette institution rend de très utiles services, mais beaucoup de femmes ne se plient pas aux règles qu’elle a fixées ; c’est pour répondre à ce besoin d’indépendance qu’a été créée en 1859, par M. et Mme de Gasparin, l’École de garde-malades, de Lausanne. Les élèves de cette institution, dont le siège est à « la Source », chemin Vinet, une fois leur internat terminé, travaillent chacune sous leur responsabilité. Il y a en outre à Lausanne sous le nom de Béthanie une maison de diaconesses dépendant de l’Eglise méthodiste allemande.

L’enfance malheureuse devait naturellement solliciter l’attention des personnes s’intéressant à leur prochain. C’est ce sentiment bien naturel qui a déterminé, en 1726, la création des Écoles de charité due à l’initiative de l’orientaliste Georges-P. Polier de Bottens (1675-1759) le père du bourgmestre dont il a été question plus haut ; elles ont longtemps joué le rôle d’un séminaire de régents, jusqu’au moment où, en 1834, fut créée l’École normale cantonale. En 1871, les Écoles de charité se transformèrent en Orphelinat. En 1831, Th. Rivier, alors préfet de Lausanne, le ministre Jayet, le pasteur Monneron, le banquier van der Muelen et quelques autres personnes se rattachant au réveil religieux, fondèrent le Comité de Lausanne pour l’éducation de l’enfance abandonnée ; plus de 400 enfants ont été élevés par ses soins. La société de la Solidarité, créée dans le même but en 1882, s’est donné, en outre, pour tâche, de travailler à la solution des questions humanitaires. L’Institution cantonale en faveur de l’enfance malheureuse et abandonnée, établie par la loi du 14 août 1888, poursuit un but analogue. Elle place généralement à la campagne, dans des familles

    de Lausanne et aurait mérité la bourgeoisie d’honneur. Il était devenu si bon Vaudois qu’en 1872, lorsque fut soulevée la question de la révision fédérale il disait avec un fort accent tudesque en parlant des Confédérés de Zurich : « Ah ces Zurichois, ils veulent nous germaniser ! »