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se fondre dans le Musée géologique. A remarquer plus spécialement : a) Les vertébrés de la molasse vaudoise ; b) Les plantes de la molasse ; c) Les fossiles crétaciques du Jura ; d) Les fossiles des Alpes vaudoises ; e) Une collection d’ammonites et beaucoup de fac-similés de types originaux destinés à l’enseignement. Trois grands cadres, contenant des palmiers fossiles du Vicentin, qui n’avaient pu être exposés jusqu’ici, à cause de leur dimension, formeront un beau panneau dans la galerie de paléontologie du Palais de Rumine.

L’habile préparateur du Musée géologique, M. Henri Lador, a beaucoup contribué à son aménagement.

Les plus anciennes collections que possède le Musée de botanique sont l’herbier Schleicher et celui du général de la Harpe, ainsi que des collections de plantes du Mexique du Brésil et de Porto-Rico, qui figurent dans un inventaire de 1844. Citons aussi l’herbier peint par Rosalie de Constant, qu’elle légua à sa mort, survenue en 1834[1] Ce Musée s’est surtout développé depuis sa réorganisation en 1873, et son transfert dans le bâtiment du Département de l’Instruction publique à la rue Saint-Etienne ; le professeur J.-B. Schnetzler[2], qui occupait la chaire de botanique à l’Académie, en était le conservateur et lui consacra tous ses soins. C’est sous sa direction que les herbiers Leresche, de Charpentier, Muret, J. Gaudin, Favrat, et bien d’autres encore qu’il serait trop long d’énumérer, ont pris place dans le musée ; ils ont porté le nombre des fascicules à deux mille et celui des espèces à cent mille. J.-B. Schnetzler eut comme successeurs dans la charge de conservateur du Musée : Louis Favrat, puis M. le professeur Wilczek. De vastes galeries sont réservées au Palais de Rumine pour les collections de géologie, de botanique et de zoologie.

Le Musée zoologique comprend une collection consacrée à la faune locale, qui s’enrichit de jour en jour, grâce à la collaboration du Département de l’Agriculture (Service des forêts, chasse et pêche), et à celle de plusieurs amateurs dévoués. A signaler, dans la classe des mammifères, de beaux exemplaires de bouquetins, tués en Suisse, d’où cette espèce a aujourd’hui complètement disparu, et deux lynx tués dans le pays. La classe des oiseaux renferme, entre autres, un superbe exemplaire du læmmergeier (vautour des agneaux) capturé en Valais, espèce qui paraît être éteinte en Suisse. On y trouve aussi les espèces suivantes, toutes fort rares en Suisse et capturées, soit dans le canton de Vaud, soit dans les cantons voisins : le vautour griffon, le busard blafard, le guêpier, le rollier, le syrrhapte, l’outarde, le flamant rose, l’oie hyperborée, les canards casarka, histrion et de Miclon, le guillemot, le pingouin macroptère, le pélican blanc. A signaler aussi plusieurs collections d’insectes offertes par des amis du Musée. A côté de ces séries spéciales à la Suisse, le Musée possède une collection générale consacrée aux faunes exotiques. Parmi les exemplaires de la classe des mammifères, mentionnons un gorille mâle, un couple d’orang-

  1. Voir Revue suisse, 1840, l’article de Mlle Herminie Chavannes, «  Un herbier national . »
  2. Décédé en 1896, bourgeois d’honneur de Vevey, et père de M. André Schnetzler. directeur actuel des écoles de Lausanne.