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furent la générale de la Harpe, MM. Vincent Perdonnet, Rivier (de Jouxtens), Audéoud (de Genève), Fernand de Loys, Emile de Crousaz, R. Piccard, Monod-Forel, la famille Bocion, la famille Saint-Ours, la Société vaudoise des Beaux-Arts, et plus récemment Mme Emile David et M. J.-J. Mercier-de Molin. La Confédération a déposé au Musée des œuvres importantes, entre autres la Fuite de Charles le Téméraire d’Eugène Burnand.

Le bâtiment construit en 1840 n’a pas tardé à devenir insuffisant pour les collections qu’il était appelé à recevoir ;-aussi, quand vint à se poser la question de l’emploi des capitaux de la fondation de Rumine, la ville et l’Etat tombèrent d’accord pour réserver, dans l’édifice à construire, des salles pour le Musée des Beaux-Arts.

Le transfert est accompli et il n’est pas douteux que les tableaux, dont on jouissait mal au Musée Arlaud, à cause de l’exiguïté des locaux et de leur éclairage défectueux sont plus en valeur dans les belles salles qui leur ont été affectées. Avec raison, les divers conservateurs, qui se sont occupés de l’administration du Musée Arlaud, se sont appliqués à acheter principalement des œuvres de peintres vaudois, sans pour cela négliger les œuvres des artistes d’autres cantons suisses.

Pour accuser cette note vaudoise, une des salles du nouveau musée sera plus spécialement consacrée à Gleyre, dont plusieurs toiles importantes sont à Lausanne. Mentionnons des œuvres de jeunesse : La Nubienne et la Diane ; deux tableaux Historiques : Le Major Davel et les Romains passant sous le joug ; les esquisses du Déluge, d’Adam et d’Eve, de la Séparation des apôtres et d’Hercule aux pieds d’Omphale, les portraits de W. Haldimand, du Général Jomini et de Victor Ruffy. Une autre salle sera consacrée à l’école contemporaine ; on installera aussi à part les œuvres d’Emile David, qui a rendu avec tant de grâce le charme pénétrant de la campagne romaine. La veuve d’Emile David décédée eh 1904 a, peu avant sa mort, fait don au Musée de plusieurs tableaux de son mari, ainsi que d’une somme de 40 000 francs, destinée à acquérir d’autres œuvres de cet éminent artiste.

Le Musée de Lausanne possède quelques bonnes toiles anciennes ; mentionnons surtout des portraits de Largillière et de Rigaud. Les peintres suisses y sont largement représentés par Diday, Calame, Koller, Anker, Baud-Bovy, Gos, Karl Girardet, Jeanneret, Ravel, Breslau, Rœderstein, Giron, Simon Durand, Hodler et Welti, etc. ; le canton de Vaüd par J.-S.-L. Piot, Benjamin Vautier, Piccard, Léon Morel Fatio, Alfred van Muyden, E. David, Fr. Bocion, Alfred Chavannes, Eugène Burnand, Julien Renevier, Ch. Vuillermet, Th. Bischoff, Ernest Bieler, E. S. Grasset, Alex. Steinlen, Fernand Gaulis, Frédéric Rouge, etc.

Le premier conservateur du Musée Arlaud a été le peintre Piot (1849-1858) ; il a eu pour successeurs Godefroy de Blonay (1858-1868) et de la Cressonnière (1868-1886), puis M. E. Ruffy, chef du département de l’instruction publique (1886-1894), enfin M. Emile Bonjour (de 1894 a ce jour)[1] .

  1. Voir la notice que ce dernier vient de publier sous ce titre : Le Musée Arlaud, 1841-1904. Lausanne, 1905, Imprimerie Georges Bridel & Cie.