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admis dès l’âge de 7 ans et y restent jusqu’à 18 ans. Ils sont logés, nourris, instruits, vêtus pour le prix de 250 francs par an. De 7 à 16 ans, l’enfant aveugle apprend à lire, à écrire, à calculer ; on lui enseigne la géographie, l’histoire, la grammaire et l’orthographe, la musique (solfège, chant, harmonie, piano et orgue) ; on lui donne des notions élémentaires de physique, de zoologie, de cosmographie et géométrie. Le programme scolaire est à peu près celui des écoles primaires du canton de Vaud.

Une grande importance est donnée à l’enseignement des travaux manuels (confection d’ouvrages tricotés, brosses, tissés, cannage de chaises, etc. A partir de 16 ans, l’aveugle commence à l’atelier son apprentissage professionnel, soit de vannerie, soit de brosserie. L’école possède une bibliothèque de livres manuscrits en écriture Braille et une imprimerie, de laquelle sortent les divers manuels nécessaires à l’enseignement. L’école d’aveugles de Lausanne a une vieille et solide réputation, qu’elle tient à conserver en se maintenant au niveau des grandes institutions européennes.


Écoles particulières. — Au printemps 1904, on comptait 29 écoles particulières. On peut estimer à un millier environ le nombre des enfants que reçoivent leur instruction à domicile ou dans les écoles privées, de ce nombre 800 approximativement soumis à l’instruction primaire ont été appelés à subir un examen établissant qu’ils recevaient dans des écoles particulières ou à domicile une instruction suffisante. Il existe une école frœbélienne fondée en 1891.


Pensionnats. — Il est difficile de se représenter la bonne ville de Lausanne sans les longues théories de jeunes pensionnaires sillonnant deux à deux ses rues et ses places. C’est là un des aspects de la vie de notre cité. L’industrie des pensionnats est des plus prospères. Tel institut abrite une soixantaine de jeunes filles ou de jeunes gens de tous pays, dans des constructions somptueuses.

En 1905, Lausanne comptait 13 pensionnats de garçons et 61 de filles, en augmentation de 6 sur l’année précédente. Deux pensionnats sont destinés aux élèves de confession israélite. Ces instituts comptaient en 1905, 971 élèves (198 garçons et 773 filles).

Citons encore un chiffre : 102 professeurs de musique exercent leur artistique profession dans la ville de Lausanne.


Conservatoire de Lausanne, Institut de musique. — Cet établissement, sans aucune attache officielle, a été fondé, en 1861, par M. Georges-Adolphe Koëlla, violoniste virtuose, d’origine zuricoise, fixé à Lausanne depuis 1850. Pour lui donner l’appui nécessaire, on constitua une société anonyme dont le capital fut formé au moyen de parts de 5 francs, non remboursables et ne donnant droit à aucun dividende, souscrites par des amis désintéressés de la musique. On réunit ainsi une somme d’environ 3000 francs qui, augmentée par les économies successives, permit de faire des placements et d’acheter un immeuble. Ce dernier, le Péristyle (Derrière-Bourg), a été vendu dernièrement ; le Conservatoire