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Conduites d’adduction d’eau. — Les diverses conduites d’amenée d’eau à Lausanne ont un développement total de 126 kilomètres, dont 112 pour les eaux potables et 14 pour les eaux industrielles. Dans ce chiffre de 112 km., les conduites d’adduction dépendant du service communal des eaux entrent pour une longueur totale de 97 km. Celles des Sources du Jorat, en tuyaux de 200 à 60 mm., ont une longueur de 36 km. et n’offrent aucune particularité spéciale. Celles des eaux du Pont-de-Pierre, d’une longueur totale de 30 km., sont en partie en tuyaux de ciment de 480 mm. de vide avec écoulement libre et en partie en tuyaux de fonte de 325 à 500 mm, avec des pressions allant jusqu’à 160 mètres. La longueur de la conduite en ciment est de 16 1/2 km., celle en fonte de 14 1/2 km. A plusieurs reprises, la conduite traverse la montagne en galeries (soit sur 1557 mètres), dont l’une a 950 mètres de longueur et une autre 400 mètres. Sur son parcours se trouvent échelonnées quelques vannes d’arrêt avec conduites de trop-plein. La conduite part de la source du Pont-de-Pierre à la cote 655 ; elle arrive à Lausanne à la cote 592, soit une différence de niveau de 63 mètres sur 30 km de longueur, d’où une pente moyenne générale de 2, 1 mm. par mètre. Cette conduite peut débiter 5000 litres-minute, dont 3500 proviennent de la source du Pont de Pierre et le reste, soit 1500 litres, de l’eau du Pays-d’Enhaut.

La conduite des eaux du Pays-d’Enhaut est entièrement en tuyaux de fonte de 500 mm. de diamètre intérieur avec joints au plomb. Elle part de Sonzier à la cote 705 et arrive à Lausanne à la cote 592. Sa longueur totale est de 29 km. environ, et la pente de la ligne de charge est de 3, 65 mm. par mètre correspondant à un débit de 11 500 litres-minute et à une vitesse moyenne de om98 à la seconde. Par suite de la configuration mouvementée du sol, ainsi que de considérations d’ordre économique, le tracé de la conduite parcourt un chemin des plus hardis et des plus accidentés que l’on puisse imaginer ; allant au plus court il descend et remonte les terrains escarpés, en suivant de préférence leur ligne de plus grande pente, et se compose d’une suite de siphons, dont le plus profond atteint, dans le ravin de la Veveyse, une pression de 19 1/2 atmosphères.

Partant de Sonzier sur Montreux, la conduite passe au-dessus des villages de Brent, Blonay, Saint-Légier, traverse celui de Jongny et passe en arrière de Chardonne pour longer ensuite les coteaux de Lavaux à la limite supérieure des vignes. De Belmont, la conduite descend le vallon escarpé de la Paudèze et celui de la Vuachère, pour aboutir à la croisée de Béthusy, aux portes de Lausanne.

De là, une chambre de bifurcation avec vannes envoie une partie des eaux au nouveau réservoir de Montalègre et l’autre à celui du Calvaire. La canalisation est dotée, entre Sonzier et Lausanne, de six chambres de jauge, y compris les bassins de jauge de Sonzier et du réservoir du Calvaire. Ces ouvrages, tous situés aux points hauts du tracé, soit au niveau même de la ligne de charge, sont munis entre autres d’une vanne d’arrêt et d’un trop-plein, ils permettent de jauger les eaux en cours de route, d’en contrôler le volume et d’établir ainsi le bilan des déperditions qui pourraient se produire sur la conduite.