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construites par la ville, avec participation de l’État, en 1866 et 1867 ; mais ce ne fut que sept ans plus tard que fut achevée la partie inférieure de l’avenue de la Gare. La rue Centrale fut créée peu après (de 1870 à 1873) sur l’emplacement de l’ancien marché au fromage et aux poissons. Cette percée entraîna la démolition des anciennes halles du Pont, un joli bâtiment de style renaissance.

En 1877 commencent, au-dessus de la ville, les travaux de canalisation du Flon qui permirent la création de la rue de la Porte Saint-Martin ; la rue du Pré s’est trouvée ainsi reliée au Tunnel. Cette voie et son embranchement sur la place au nord de la Cathédrale ne furent achevés qu’en 1886. Ces travaux de voirie transformèrent la vallée du Flon, ils donnèrent un débouché à la rue du Pré, qui se terminait en cul de sac dans la direction du nord, et provoquèrent ainsi des projets de redressement de cette rue qui n’ont pas encore abouti. Sous les anciennes casernes, aujourd’hui démolies, on voyait naguère des pentes abruptes d’un aspect pittoresque.

Le service du télégraphe a fait son apparition à Lausanne en 1852, celui des téléphones en 1882.

À la même époque, la ville entreprit de rénover les chaussées inégales et rabotteuses de la plupart de nos rues. Plusieurs artères étaient encore pourvues de l’antique galet roulé. Ces galets furent, successivement, remplacés, de manière qu’en 1896 toutes les rues étaient munies de pavés plats en grès, sauf cependant celles dont la forte déclivité avait engagé l’administration à se servir de galets dits mouchés, présentant plus de joints et par conséquent moins de chances de glissement que les pavés proprement équarris. Nous avons encore des pavés de galets mouchés dans les rues Saint-Laurent et Grand-Saint-Jean.

Pendant ce temps, la ville s’assainissait. Le Flon fut voûté en amont et en aval. Le canal de la Louve prolongé, fut singulièrement amélioré par la construction d’un radier. Les abattoirs, autrefois cause d’infection permanente dans le centre de la ville, furent démolis, et de nouveaux abattoirs, élevés à la Borde. Le centre de la ville vit ses conditions hygiéniques et sa sécurité améliorées : la démolition de la maison Jordan, à l’entrée de la rue du Pré, et des ateliers Maurel, sous la cathédrale, donnèrent de l’air et de la lumière. La ville et sa banlieue s’assainissaient aussi par l’amélioration du système d’évacuation des égouts. Les anciennes coulisses suintantes étaient remplacées par des tuyaux étanches en ciment ; toutes les gueules d’introduction des eaux de surface furent munies de sacs à coupe-vent.

Le Tribunal fédéral ayant été installé, en 1886, sur Montbenon, cette place fut transformée en un jardin magnifique, rehaussé encore par son vieux cadre. Plusieurs artères furent créées. Leur nombre est allé en augmentant pour ainsi dire chaque année. Les abords de la cathédrale furent dégagés. La place Centrale fut gagnée sur le lit du Flon. L’avenue de Rumine, prolongée, rejoignit, en 1889, celle du Léman. La rue du Midi fut soudée à celle de Beau-Séjour élargie.

En 1888 commença l’élargissement de la rue du Grand-Chêne, côté nord, travail qui fut continué par la construction du palais Mercier. En 1893, était