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de terrain à Bellevaux, pour le prix de 255 000 francs, et, en 1899, elles ont décidé, à titre d’essai, la construction, par la ville de Lausanne, d’habitations à bon marché. Quatre maisons avec un total de 24 appartements de 3 et 4 pièces ont été construites à Bellevaux. Elles ont coûté 160 000 francs environ comme construction, ce qui, en y comprenant le prix du terrain, fait ressortir le prix, en capital de chaque appartement, approximativement à 8000 francs l’un dans l’autre. Les appartements sont loués aux prix de 300 et 400 francs.

En 1860, une Société de construction a été créée en vue de fournir des logements à la classe ouvrière par un comité composé de MM. X. Gottofrey, ancien juge cantonal, Ernest Dapples, ingénieur, Ch. Carrard, banquier, H. Bippert, juge cantonal, et Sigismond Charrière de Sévery, député. Cette Société, qui existe toujours, travaille avec un capital-actions de 318 000 francs et possède 8 maisons situées aux rues du Vallon et du Nord, représentant une valeur cadastrale de 420 000 francs, et contenant 74 appartements (dans les prix de 180 à 260 francs) et 24 ateliers, d’une valeur locative de 19 600 francs.

En 1875 une Association, qui a pris le nom de Société de la rue du Jura, et ayant à sa tête un comité composé de MM. Jules Tarin, menuisier, J. Piot, notaire, L. Gruffel, L. Peitrequin, cafetier, et D. Jordan, négociant, a construit avec un capital de 92 000 francs quatre bâtiments comprenant ensemble 53 appartements, 6 ateliers, 1 magasin et 1 café. Le prix des appartements varie entre 226 et 500 francs. La Maison ouvrière, société coopérative immobilière, fondée en 1905, a réuni un capital de 50 000 francs, et obtenu de la Commune la cession de terrains payables en parts de sociétaires. Elle combine ainsi dans un but social les efforts de l’initiative privée et ceux des autorités communales, organe de la collectivité.


V


Abattoirs et clos d’équarrissage.

Des abattoirs établis dans de bonnes conditions contribuent à la salubrité d’une ville. Ceux de Lausanne étaient naguère au centre d’un quartier populeux, à l’entrée de la rue du Pré. Ils ont été transférés, en 1887, au-dessus de la ville, sur la nouvelle route du Mont, dans un terrain spacieux et bien aéré. On peut regretter aujourd’hui qu’ils n’aient pas été placés, comme plusieurs le demandèrent alors, dans la direction de Renens afin de pouvoir être facilement reliés au chemin de fer par une voie de garage. Une quarantaine de bouchers se répartissent 40 loges d’abatage ; 34 charcutiers occupent une grande halle, où ils font leur travail en commun ; les tripiers ont quatre ateliers, où ils pratiquent séparément leur métier.

Un frigorifique divisé en 38 loges a été établi en 1893 pour permettre de conserver la viande. L’air froid y est produit au moyen d’une machine, système Raoul Pictet, actionnée par l’électricité. Le sang découlant des loges est soi-