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LA VÉRITÉ
SUR LE
DIFFÉREND SINO-JAPONAIS

I

HISTORIQUE DES RELATIONS SINO-JAPONAISES

L’action Japonaise en Chine, dont les différends sont toujours soulevés par le Japon lui-même, soit dit en passant, remonte déjà loin dans l’Histoire contemporaine. Elle se divise en trois périodes correspondant chacune à une orientation, toujours dirigée vers le même but : la Chine, mais prenant un caractère extérieur très différent selon les circonstances et les événements du moment.

Dès que le gouvernement Japonais se sentit en force, capable de franchir ses îles, ce fut à la Chine qu’il s’attaqua. D’abord progressivement vers les îles environnantes (Îles Liou-Kiou, 1876 et 1883), puis en Corée (affaires de 1876 et 1885), tâtant le terrain, cherchant à connaître les véritables forces de la Chine.

Traîtreusement, en 1894, il nous attaque sans déclaration de guerre (affaire du Kao-Shenn, 25 juillet 1894 — la guerre ne fut déclarée que le 1er août suivant après la bataille de Seï-Kouang, 29 juillet 1894 — exploit qu’il devait renouveler contre la Russie en 1905 à Tchemoulpo par l’attaque du « Variag » et de la « Korietz ». C’est le Japon qui, du reste, a inauguré cette nouvelle méthode dans l’histoire moderne, de l’attaque brusquée préalablement à toute déclaration de guerre !). Le moment était excellemment choisi, puisque nous n’avions pas d’armée moderne et ne possédions qu’une flotte très médiocre. Le Japon remporta une victoire facile et le traité de Shimonoseki (17 avril 1895). Dans cette affaire le Japon proposait également toute une longue liste de revendications et de réformes à accomplir en Corée, pour le grand bien des Coréens dont il obtenait l’indépendance (mais il oubliait de leur dire qu’il imposerait son protectorat sur ce pays, plus tard, en 1905, et que peu après il l’annexerait définitivement).

Toutefois, le traité de Shimonoseki laissait une rancune au cœur du Japon contre la France, la Russie et l’Allemagne[1]. Ces

  1. N’oublions pas que les États-Unis étaient également intervenus par l’intermédiaire de leur ministre à Tokio et de M. Foster, notre conseiller politique.