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tillage qui s’y trouve. Cette remise devrait avoir lieu au plus tard le 15 septembre 1914, en vue d’une restitution éventuelle de Kiao-Tchéou à la Chine. »

L’Allemagne ne répondit pas à cet ultimatum et l’attaque japonaise commença dès son expiration le 23 août suivant.

Notre gouvernement, au courant des intentions du Japon, était fort inquiet. Le gouvernement des États-Unis, également prévenu des avantages que le Japon allait se créer par cette opportunité, adressa une note aux différentes puissances dès le 17 août, afin de préserver la Neutralité Chinoise qui avait été déclarée officiellement dès le début des hostilités européennes. Nous tenions, en effet, à notre stricte neutralité, et nous désarmions à Nankin la canonnière allemande Vaterland qui n’avait pu quitter le port dans les 24 heures selon les conventions de la guerre maritime (dépêche de Pétersbourg, 18 août).

Pour rassurer l’opinion étrangère, le comte Okuma proclamait au Parlement « Comme président du Conseil du Japon, j’ai déclaré et déclare à nouveau aujourd’hui aux peuples des États-Unis et du monde entier que le Japon n’a aucune ambition future, nul désir de s’accroître en territoire, nulle pensée de déposséder la Chine, ou n’importe quel autre pays. Mon gouvernement et mon pays en donnent leur parole et leur garantie, qui seront honorablement maintenues comme le Japon a toujours tenu ses promesses » (Independent, New-York, 24 août 1914).

Le Bureau de la Presse (Londres, 19 août 1914) communiquait le télégramme suivant : « Les gouvernements britannique et japonais, s’étant mis en communication, estiment qu’il est nécessaire que chacun agisse en vue de protéger les intérêts généraux en Extrême-Orient visés par l’Alliance anglo-japonaise et notamment, l’indépendance et l’intégrité de la Chine.

« Il est entendu que l’activité japonaise ne s’étendra pas dans l’Océan Pacifique, au delà des mers de Chine, sauf toutefois, en ce qui concerne les mesures nécessaires à la protection des lignes de navigation japonaise dans le Pacifique, ni au delà des eaux asiatiques à l’ouest des mers de Chine, ni dans tout autre territoire étranger en dehors de celui occupé par l’Allemagne sur le continent de l’Asie Orientale. » (Havas.)

D’autre part une note du gouvernement japonais faisait savoir que (Tokio, 26 août 1914) :

« Le gouvernement japonais vient de faire publier une longue note déclarant que la politique japonaise approuvée par l’empereur consiste à agir en toutes circonstances, dans le présent et dans l’avenir, en plein accord avec les conditions de son alliance avec l’Angleterre, ses traités d’entente avec les États-Unis et les engagements qu’il a pris avec la Chine.

« Le Japon rendra Kiao-Tchéou à la Chine, défendra l’intégrité territoriale de la Chine et fera son possible pour faire disparaître les motifs de suspicion alimentés depuis quelques années en Amérique par une campagne contre le Japon. » (Ouest-Éclair[1], 27 août 1914.)

  1. Le Temps, 24 août 1914. « La réponse américaine, tout en regrettant le différend qui a surgi entre le Japon et l’Allemagne, prend occasion de cet ultimatum pour