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de futiles ! Pourtant, l’attitude neutre des Puissances étrangères à l’égard de notre révolution et de notre changement de régime, lui en imposa, malgré la démangeaison qu’il avait de débarquer son corps expéditionnaire déjà prêt ! toujours prêt du reste !

Ce ne fut qu’un léger recul du plan de son action contre nous.

Les événements européens de 1914 allaient lui donner « ce prétexte » tant attendu et tout à fait inespéré.


II

LE CONFLIT ACTUEL

Dès que la Tension Européenne devint inquiétante et que la guerre fut imminente, le Japon se prépara à réaliser ses plans et, au mois d’août 1914, au moment de la Conflagration Générale, il se trouvait prêt. Très renseigné sur la force des Armées européennes, à peu près certain que la guerre prendrait des proportions gigantesques ; c’est le bon moment pour lui de se tailler un beau morceau du « gâteau » qu’il convoite tant et depuis si longtemps. Peu intéressé dans la grande lutte européenne, il lui importe peu que telle ou telle nation soit vainqueur ou vaincue, ce qu’il désire c’est que cette lutte dure assez longtemps, afin d’épuiser tout le monde et lui permette d’accomplir entièrement sa combinaison. La presse nipponne ne se gêne pas du reste pour étaler ces idées tout au long dans ses leaders et ses articles de fond. Donc, peu lui chaut l’Europe, mais au contraire l’Extrême-Orient va devenir son arène où seul il se trouvera devant la Chine. Il veut y établir sa prédominance ; aussi n’hésite-t-il pas à se jeter soi-disant dans la mêlée générale, cela grâce à son Traité d’Alliance de 1911 avec l’Angleterre, et sous le faux motif qui enthousiasma les Européens, de combattre l’Allemagne, il s’installait tout simplement en Chine ! Il utilisa donc à bon escient son alliance avec l’Angleterre pour pouvoir mener à bonne fin ses propres visées sur notre pays ! Le docteur Ukisa, un des plus importants écrivains politiques du Japon, le déclarait formellement dans la presse japonaise, et il était sincère : « que pour le Japon, la guerre faite à l’Allemagne devait en tout cas être considérée comme terminée à l’instant même où il avait atteint son véritable but ; c’est-à-dire son établissement dans la province du Chantoung ».

Le 15 août 1914, le gouvernement de Tokio envoyait son ultimatum à l’Allemagne :

« 1° Rappel ou désarmement immédiat de tous les navires de guerre allemands qui se trouvent dans les eaux chinoises et japonaises, le Japon considérant la présence de ces navires comme une menace pour la paix ;

« 2° Remise au Japon sans conditions ni compensations d’aucune sorte, du protectorat allemand de Kiao-Tchéou avec tout l’ou-