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sont les traits les plus marqués de la personnalité indienne, traits communs à toutes les races, à toutes les religions, depuis les plus civilisées jusqu’aux plus primitives, qui peuplent ce vaste continent.

La vénération du fils pour sa mère, pareille chez l'Hindou et le Mahométan, est la clef de voûte de l’arche familiale.

Des changements peuvent se produire ailleurs, mais là nos pieds touchent le roc solide. La tendresse et la force de ce sentiment ne peuvent changer. L’amour personnel s’y élève à la hauteur d’amour divin.

Le rôle des vieillards dans la vie de famille orientale se rapproche des faits précédents, mais ne leur est pas identique. Un esprit de douce raillerie, une gaieté tendre forment le lien qui unit les vieillards aux membres vigoureux et jeunes.

Le rôle important que jouent les vieillards est un des plus beaux traits de cette civilisation. Leur isolement et leurs infirmités n’amènent pas ces ruptures si fréquentes en Europe. Leur sagesse est considérée comme étant des plus précieuses ; leur faiblesse les rapproche de la jeunesse et facilite la tâche de les servir qu’assument les nombreuses jeunes femmes de la famille.

Contrairement à l’Occidental, l’Hindou sait goûter les loisirs, et ne se sent pas inutile dès qu’il ne peut plus travailler.

Il sait que les fruits les plus précieux de l’expérience mûrissent des que l’activité matérielle diminue ; les cuisiniers, les forgerons peuvent avoir besoin delà force de la jeunesse, mais les hommes d’État et les évêques sont à leur apogée à soixante ans.