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chèrent sept fois autour du feu sacré, le prêtre, à chaque cercle, psalmodiant les antiques prières pour appeler sur cette époque de leur vie les bénédictions des dieux. Ensuite, ils partirent dans la forêt, et Savitri, mettant de côté robes et bijoux princiers, se conduisit en fille obéissante et pieuse de ses nouveaux parents.

... Mais elle ne pouvait oublier le destin fatal auquel était condamné son mari, et ne cessait de penser à la date secrète indiquée par Nârada comme devant être celle de sa mort. Car Yama, le Dieu de la Mort, est peut-être le seul être de tous les mondes qui ne manque jamais à sa parole, et, fidèle comme la mort est devenu un proverbe de l'Inde, où Yama est également vénéré comme Dieu de la Vérité et de la Fidélité.

... L’affreux moment approchait. Il ne restait plus que trois jours, quand la jeune épouse se décida à faire le vœu terrible, dit des trois vigiles. Trois nuits, elle devait se tenir éveillée, en prières, et trois jours, ne prendre aucune nourriture. Ainsi, elle espérait atteindre à un état de l'âme où elle pourrait voir et entendre des choses communément cachées aux mortels...

... L’aube du quatrième matin apparut ; et Savitri se refusa encore à toucher aucun aliment ; mais elle demanda à ses parents la faveur d’accompagner leur fils dans la jungle et d’y passer la journée.

... Elle avait calculé que le coup tomberait dans le milieu du jour, et, l'heure avançant, elle pria Satyavan de s’arrêter dans quelque coin ombreux. Il entassa de l'herbe pour qu’elle pût s’y asseoir, lui jeta des fruits sauvages sur les genoux, puis se mit à sa tâche de bûcheron.

La pauvre Savitri, haletante, écoutait les coups de