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— UN MARIAGE. —

satisfaire son goût pour les arts, les tableaux des meilleurs maîtres ornèrent ses appartemens ; des concerts d’artistes furent souvent donnés chez elle.

Le malheur, les souffrances cachées mûrissent singulièrement l’esprit, développent la raison et donnent une nouvelle activité aux ressorts de l’âme. Berthe ne fut bientôt plus dans le monde la femme qu’on s’était attendu à trouver en elle d’après le choix qu’elle avait fait. Sa recherche, le luxe royal qui l’entourait semblaient lui être imposés par M. de Celnarre. Il passait pour adorer sa femme ; cet amour se manifestait surtout dans les fantaisies qu’il lui imposait à défaut de celles sur lesquelles il avait compté pour la satisfaire avec ostentation. Soumis en apparence à ses moindres ordres, il était là pour suivre ses paroles et chercher sa pensée à travers ses regards. Cependant on parlait avec enthousiasme du sort de la