Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
90
— LE LIVRE DES FEMMES. —

dresse de vous laisser la plus entière liberté. Vous êtes prévenue ; je verrai tout sans prévention ; j’analyserai les moindres mouvemens, l’accent des paroles les plus insignifiantes. L’intérêt de votre dignité personnelle exige que le monde vous voie cependant livrée à vous-même par une confiance absolue. Ne me consultez donc jamais sous la forme d’une prière. Une égalité parfaite doit régner dans nos rapports. La fortune que vous avez acceptée, je la prodiguerai pour vous donner tout le bonheur que vous êtes en droit de réclamer ; je me reposerai sur moi seul du soin de notre honneur commun. »

Ces paroles décevantes, cette ironie profonde, adressées à une jeune et faible créature, l’arrachaient si brusquement à toutes les croyances de son âge, qu’elle semblait prise de vertige.

« Quel avenir ! murmura-t-elle, et pas même la responsabilité de mes actions !