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— LE LIVRE DES FEMMES. —

les dangers auxquels je m’exposais. Une surveillance active les écartera. La fatuité ne m’égare pas : trop souvent condamné dans le monde au rôle d’observateur, je me suis plu à étudier les ressorts les plus cachés des passions, et je prévois de loin le dénoûment que doit amener l’imprudence la plus légère. J’ai surpris à leur naissance des liaisons dont j’ai suivi le cours mieux que n’auraient pu le faire les parties intéressées. Je sais combien durera l’illusion qui les entoure. Ma pensée décompose l’élément trompeur dans lequel leur vie est enveloppée. Cet amour plein de dévoûment semble aux esprits vulgaires l’accomplissement d’une destinée écrite : il n’est pour moi que ! a combinaison des plus misérables intérêts. Commencé d’un côté par la vanité d’une femme, l’envie d’attirer les regards d’un homme d’esprit ou remarqué seulement pour ses avantages extérieurs, il suffit par-