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— UN MARIAGE. —

doigts, les larmes qu’il faisait répandre.

Le panneau mystérieux s’était refermé. Berthe regardait encore de ce côté. M. de Celnarre reprit : « Vous êtes curieuse ; n’ayez plus de secrets pour moi, je n’en aurai aucun avec vous. Mon caractère effraie votre timidité ; je vais vous en découvrir toutes les nuances. Vous voilà, pauvre enfant, bien interdite devant l’avenir qui vous attend ! Comment, en effet, avez-vous pu, si jeune, si belle, vous donner à moi ? » et sa figure sardonique, ses traits disgracieux se placèrent auprès de la tête de Berthe, tandis qu’il dirigeait du doigt son regard vers la glace qui reflétait leur image.

« Monsieur, dit Beithe avec dignité, j’ai pu être touchée de l’affection que vous promettiez à ma mère, de la délicatesse de votre conduite…

— Tout cela, il faut l’avouer, est bien rassurant pour un mari ; mais j’ai prévu